BATIE
Maire YOUDOM Gustave Tél. +237 675 95 45 53 | |
Commune créée par Décret N°95/082 du 24/04/1995 du président de la République Superficie 77 km² Population 22 000 habitants soit une densité de 225 habitants au km² Nombre de conseillers 25 |
Localisation
La commune de Batié a été crée par décret n°95/082 du 24/04/1995 du Président de la République, et est effectivement fonctionnelle depuis les 28/02/1996. Elle est située dans le département des Hauts plateaux, Région de lOuest Cameroun.
Elle sétend sur une superficie de 77 km², compte un groupement et 10 communautés rurales peuplés par environ 20 000 habitants, pour une densité de population denviron 225 habitants au Km².
La commune de Batié se trouve à mi chemin de Bafoussam chef lieu de la Région de lOuest et de Bafang chef lieu du Département du Haut Nkam. Elle est limitée :
au nord par les villages Bamendjou et Bangam,
au sud par les villages Badenkop et Babouantou,
a lest par les villages Baham et Bapa,
a louest par les villages Fotouni et Bandja.
Les données physiques
Climat
Sur le plan climatique, Batié Baigne dans un climat tropical de transition modifié par laltitude. Les températures sont basses (17° à 20°) avec des fortes variations diurnes.
La pluviométrie est croissance laissant apparaître une saison sèche allant de mi novembre à mi mars, une période de pluviosité croissante de mi mars jusquen mai au delà duquel on observe un palier en juin, pouvant être considéré comme une petite saison sèche, puis arrive une autre période de pluie avec une croissance des pluies qui atteint son absolu en septembre. Cette pluviosité chute brusquement doctobre à novembre et on rentre dans une saison sèche en mi novembre. La hauteur moyenne des précipitations à Batié varie entre 1621 et 1800 mm.
Relief
Le relief dans larrondissement de Batié peut être divisé en trois ensembles fortement différenciés à savoir :
le massif de Batié,
la vallée de Chengweung,
le pied de lescarpement.
Le massif de Batié
Cest une chaîne de montagnes qui présente un relief très accidenté avec des sommets uniformes se situant généralement à une même altitude denviron 1700 m.
La vallée de Chengweung
Elle est très profonde et sépare le plateau de Bangam du massif Batié. Câest une vallée de ligne avec une profondeur maximale estimée à 340 m. elle a un fond en auge et porte en son sein la rivière Chengweung.
Le pied dâescarpement
Encore appelé « Rempart de Metchoue â Fodom », il constitue le troisième ensemble du relief de Batié. Il se situe à lâextrême sud ouest de Batié, culmine à environ 1200 m et forme une dénivellation dâenviron 480 m avec le sommet de lâescarpement. Câest une zone à topographie relativement calme où la pente est partout inférieure à 12 %.
Sols
Les sols sont de types ferrallitiques, formés par altération du Gneiss. Du fait de la nature du relief, le sol au niveau des flancs de collines, connait un décapage sous lâaction des eaux de ruissellement. Ainsi, lâhorizon de surface des sols est argileux et peu humifère alors quâau pied des versants, on a un sol de type alluvio colluvionnaires beaucoup plus épais.
Le sol de Batié connait au niveau des sommets le phénomène de cuirassement et la terre arable ne dépasse pas 30 cm de profondeur.
Hydrographie
Lâitinéraire des cours dâeaux à Batié se conforme au relief. Le réseau hydrographique est important bien quâil nâexiste aucun grand cours dâeau. On note la présence de quelques cours dâeaux qui sillonnent quelques villages et dont les débits varient en fonction des saisons climatiques (étiage en saison sèche et crue en saison de pluie).
Lâimportance de ces cours dâeaux réside au niveau de lâexploitation du sable et de la pratique des cultures maraîchères et de la pisciculture.
Végétation
Batié dans son ensemble est une zone de savane arbustive au niveau des sommets. Sur les pentes de collines on observe une prairie et dans les bas fonds, on observe une végétation faite de raphioles et de galeries forestières le long des cours dâeaux. Les forêts de raphioles connaissent une exploitation abusive par les populations sans aucun souci de régénération. Dans lâensemble, la végétation est constituée des essences telle que : lâImpérata Cylindrica, le Pénicetum Purpuruim, avec autour des maisons dâhabitation des arbres fruitiers tel que lâavocatier, le safoutier, le colatier et par endroit des plants dâeucalyptus qui sont exploité comme bois de charpente ou de chauffe.
Faune
La disparition de la forêt a entraînée la disparition du gibier jadis présent dans la zone. On rencontre quelque fois des rongeurs (rats, hérissons, Porc épic, etc.) surtout en période de culture en saison de pluie. Quelques singes sont aussi signalés dans les zones de Bametchoue â Fodom et de Baleug. Ces animaux sont très prisés par lâhomme et capturés à tout moment. Par ce fait, les espèces existantes sont menacées de disparition. On pourrait envisager dans lâarrondissement de Batié, une domestication des rongeurs à travers un renforcement des capacités des populations pour lâélevage des aulacodes.
Unités écologiques
Les unités écologiques sont vraiment éparses sur le territoire de la commune de Batié et sétendent sur des petites surfaces. Autour et entre ces unités écologiques, laction de lhomme contribue dune manière significative à la disparition de létat naturel.
Milieu humain
Histoire de Batié
On ne peut pas dire avec exactitude la date dinstallation des premiers habitants sur le territoire Batié. Néanmoins, on se souvient quautour du 17ème siècle, les migrants Ndobo, première branche de la grande famille Tikar arrivent dans les hauts plateaux de lOuest en provenant de lAdamaoua. Ils trouvent à Batié, trois grandes familles qui vivaient pacifiquement à savoir :
la famille Folon, grand forgeron qui fournissait les armes à feu aux deux autres familles pour la chasse. Cette famille était installée à lactuel Hiala,
la famille Foki, expert dans lart de construction des clôtures et des clairières, installée à Nzang. Foki mettait son expertise à la disposition des deux autres familles, et
la famille Foyé grand voyant et guérisseur pour les deux autres familles.
Plus tard arrive dans la localité un chasseur au nom de Tatomdjap en provenance de Bagam dans les Bamboutos. Ce dernier prince de son état à lorigine, est accompagné par des fidèles, leurs épouses et des serviteurs. A son arrivée, il se présenta à Folon qui laccueille et linstalle sur le territoire.
Au fil du temps, Tatomdjap intelligent et rusé a réussi grâce à son savoir faire à sâimposer et à se faire respecter par les trois grandes familles quâil a rencontré, à travers une soumission progressive des différents chefs de famille sans guerre.
Dans lâordre il soumit Folon qui pour lui était le plus dangereux parce que pourvoyeur dâarmes aux autres familles. Lâéchec de ce dernier le contraint à quitter les lieux pour sâinstaller à Lagou.
Ensuite ce fut le tour de Foki à tomber sous la soumission de Tatomdjap à qui il remet ses attributs de chef.
Enfin est venu le tour de Foyé le moins puissant des trois chefs a tombé dans la soumission de Tatomdjap. Et câest ainsi que ce dernier devint le seul maître des lieux et entrepris lâorganisation de sa chefferie.
Durant son règne il mit en place:
⢠un conseil de neuf notables (ministre de la cours) avec qui il gouverne,
⢠la caste de neufs (Nkem mvù) qui joua le rôle de conseillers et de contrôleurs. La chefferie prend le nom de « Tèh » et plu tard devient « Ba Tèh » lâactuel Batié Tatomdjap après avoir instauré lâautorité unique, fit la conquête des autres villages jusquâà la limite avec Bandja quâil soumit sous son autorité. Pour sécuriser son territoire, il décida de mettre les hommes forts et fidèles à lui au niveau des frontières. Ces hommes pour la plupart étaient des princes
Cultures
A Batié, lhomme est au centre dans la prise de décision au sein de la famille avec quelques fois une consultation de la femme. La famille est patriarcat et le régime de mariage est polygamique. Avec la crise économique persistante et la pauvreté qui se généralise dans les villages, les jeunes évitent de plus en plus le mariage polygamique.
Laccord de mariage se décide entre la fille et le garçon et ces derniers en informent les parents qui soccupent des rites traditionnels et de la détermination de la dot. Le montant de la dot dépend des familles mais avec des éléments obligatoires que sont lapport de lhuile de palme, du sel de cuisine, du vin de raphia et de la cola (Us et coutumes dans la localité) du costume et les vêtements de la mère de la fille dans la belle famille. Après le décès dun des conjoints, lautre est soumis aux rites de veuvage qui sont plus contraignants chez la femme que chez lhomme. Les funérailles sont organisées pour penser aux morts et commémorer en leur mémoire.
Il est difficile de déterminer ici quel est laliment de base. On mange en fonction des saisons culturales (maïs, haricot, igname, pomme de terre, manioc, etc.). Mais Batié se reconnaît par la viande de rat très prisée
Lhabitat est traditionnel et le model dépend du pouvoir dachat. On observe de part et dautres des toits coniques dont linsigne (généralement reconnu par les initiés) permet de définir le degré de notabilité du propriétaire. Lautorité traditionnelle est assurée par le chef de groupement qui est assisté par 10 chefs de quartiers (villages).
Lappartenance à des groupes organisés est observée de part et dautre dans les communautés pour lentraide social et économique ou pour perpétuer la culture locale.
Données démographiques
Batié a une population estimée à environ 20 000 habitants vivants en zone rurale et urbaine. Cest une population assez cosmopolite au centre urbain. On note tout de même de part et dautres une majorité relative des populations dites autochtones.
Activités économiques
La population de Batié dans son ensemble pratique une économie de subsistance basée essentiellement sur une conquête permanente et quotidienne pour la satisfaction des besoins physiologiques primaires (se loger, se nourrir, se vêtir, se soigner et se former) et pour accéder aux services sociaux de bases.
Les activités économiques peuvent être regroupées en secteur et se présentent sommairement comme suit :
Le secteur primaire
On remarque sur le territoire communal une pratique dominante de lagriculture notamment les cultures vivrières destinées à la consommation familiale et à la vente sur le marché local. On remarque aussi une pratique traditionnelle de lélevage des caprins, volailles et porcins pas en grande échèle avec des animaux parfois en divagation.
On note aussi en zone rurale notamment dans la zone de Famgoum II et de Sôo, la présence de quelques fermiers modernes qui font de lélevage de la volaille : production des poulets de chairs, des ufs frais et de la pisciculture.
Les activités dexploitation forestière restent la coupe de bois de chauffe dans la savane et des arbres fruitiers autour des maisons dhabitation, la coupe des eucalyptus pour les besoins de construction. Dans les zones de bas fonds marécageux, il se passe une exploitation des produits forestiers non ligneux notamment les raphias avec la coupe de bambous, la cueillette du vin, le ramassage des raisins et des hannetons.
Dans lensemble, la pratique de ces activités de production, constituent pour les populations une source génératrice des revenus.
Lexploitation de sable est une activité à fort potentiel économique dans Batié, sauf quelle se fait par des privés qui plus ou moins reversent quelques centimes dexploitation à la commune.
Le secteur primaire notamment au centre urbain est constitué dâun ensemble dâactivités informelles basées sur les initiatives personnelles (débits de boisson, restaurant).
Le secteur primaire apporte un plus à lâéconomie locale puisque génère des revenus à travers la vente des produits dans dâautres métropoles du Cameroun.
Le secteur secondaire
Il nâexiste aucune activité industrielle sur le territoire communal. Même la pâtisserie consommée localement vient dâailleurs. Le tissu industriel dans la commune est quasi inexistant.
Secteur tertiaire : Faiblement présent dans la zone urbaine avec entre autres :
⢠Les services (Bureautique, Garages (autos et motos), Salon de coiffure, Cabines téléphoniques, restaurants)
⢠Les commerces (Boutiques de ventes en détails,)
⢠Les chantiers de constructions,
⢠Le transport des biens et services (une prédominance de lâactivité des motos taxis)
Les acteurs de développement sur le territoire de la commune
Dans lâespace géographique de la commune de Batié, se retrouve un ensemble dâacteurs de développement local dont le potentiel des compétences reste faiblement mobilisé au profit du développement du territoire.
Lâarrondissement est constitué dâun grand groupement (administré par un chef de 2ème degré) dans lequel se trouve 10 communautés (administrée chacune par un chef de 3ème degré). Ces autorités traditionnelles sont les auxiliaires de lâadministration et dans le cadre de la gouvernance locale, elles constituent la porte dâentrée et de contact avec les populations à la base quant aux initiatives locales de
développement. Cependant, pour des raisons dâobédiences politiques afficher, certains chefs sont presque mis à lâécart dans leur communauté et la chefferie ne constitue plus le point de rassemblement et ne sert plus dâespace de concertation sur le territoire.
Sur le territoire de la commune, différents acteurs socio et organisations de la société civile (hommes, femmes, jeunes, associations diverses, paries politiques, SDE, institution communale, etc.) qui y interviennent, bien que soucieux du développement du territoire mettent en place chacun des stratégies qui parfois ne contribuent quâau développement des intérêts égoïstes ou partisans, ce qui a une influence dâune manière ou dâune autre sur la gouvernance locale et le développement du territoire.
Secteur Privé :
Lâétude diagnostique dans les UPP a permis de constater que sur le territoire de la commune de Batié, il nâexiste aucune entreprise qui contribue directement au développement du territoire soit à travers les services quâelles peut offrir aux populations, soit indirectement à travers le paiement des impôts dont la ressource reste lâun des principaux moyens de financement des actions de développement sur le territoire. Le tissu industriel est inexistant sur le territoire de la commune ce qui constitue un frein au développement économique du territoire.
On remarque de part et dâautres lâessor du secteur informel mais qui tarde encore à sâenraciner véritablement.
Dans le cadre de la gouvernance et du partenariat local un cadre de concertation devrait être mis en place entre lâinstitution et les opérateurs économiques dans la commune.
Les organisations de la société civile
On remarque sur le territoire de la commune, un essor des organisations de la société civile en termes dâassociations, de groupes dâinitiatives communes ou dâONG qui Åuvrent soit pour la défense des intérêts collectifs soit pour lâexécution des initiatives de développement. Il ressort quâune certaine collaboration formelle ou non existe entre les différents acteurs pour la réalisation des initiatives communes de développement sur le territoire de la commune.
Les services déconcentrés de lâEtat sur le territoire
Quelques structures des services techniques déconcentrés de lâEtat sont présentes sur le territoire de lâespace communal et travaillent parfois en étroite collaboration avec lâinstitution communale et dâautres acteurs de développement sur le territoire de la commune conformément au cadre législatif et juridique en vigueur au Cameroun.
De même on note la présence dans la commune voisine des SDE dont lâaction couvre le territoire de la commune de Batié.
On observe cependant une attitude de méfiance entre les différents acteurs et une ignorance notamment de la part des populations et de lâinstitution communale à se rapprocher de ces services pour solliciter des appuis à la réalisation de leurs initiatives. Les différents acteurs restent parfois accrochés à des préjugés qui ne facilitent pas le partenariat local et qui constituent une entrave à la gouvernance locale et au développement du territoire
BANGOU
Superficie 115 Km2
Population 17 837 habitants
Superficie 115 Km2 Population 17 837 habitants |